La technologie LED est l’éclairage du 21ème siècle, un système innovant qui est en vogue sur le marché du luminaire. Elle fait la promesse d’une faible consommation, ce qui fait de son usage une question écologique essentielle mais…

Grâce à une capacité lumineuse qui nécessite une faible puissance électrique, la LED est un système révolutionnaire annoncé comme le système d’éclairage le plus « écologique » du marché. Une tendance qui séduit l’ensemble des acteurs pour l’éclairage intérieur, que l’on retrouve de plus en plus dans l’éclairage public. Un système qui consomme très peu, c’est incontestable, mais est-il vraiment écologique ?

 

 

 

Comment utiliser la LED de manière efficace et écologique ?

Dans le domaine de la pollution lumineuse, plusieurs angles sont à prendre en considération pour définir un éclairage propre face à un éclairage polluant : l’énergie, les impacts sur la biodiversité, sur la santé ou encore la contribution de la production de halos lumineux. Or, les LED que l’on trouve aujourd’hui dans l’éclairage public vont avoir un impact supérieur sur la biodiversité et la santé par rapport aux anciennes SHP (Sodium Haute Pression), ces lumières orangées qui sont encore très présentes dans le domaine public. La LED ne peut être aujourd’hui considérée comme écologique, à cause de sa température de couleur, son spectre de couleur ou encore la puissance du faisceau lumineux produit.

Pourtant la LED, qui accepte un grand nombre de variations, couplée avec des systèmes complémentaires comme des détecteurs de présence, par exemple, peut être un atout majeur dans la réduction de la pollution lumineuse. N’oublions pas que chaque lumière artificielle est à l’origine de pollution lumineuse. Alors comment bien utiliser la technologie LED ? Voici quatre pistes de réflexion détaillées ci-après.

  1. Choisir sa température de couleur

Bien choisir la couleur du spectre est primordial pour réduire la pollution lumineuse. La biodiversité nocturne est très sensible à la lumière et va être, selon les espèces, piégée sous les sources ou alors fuir les points lumineux.  Dans les spectres de couleurs diffusés par la lumière artificielle, c’est notamment les lumières bleues qui ont un pouvoir d’attraction et de répulsion le plus fort. Le spectre des LED montre un « pic » dans les couleurs bleues, directement corrélé avec la hausse des températures de couleurs.

En intérieur, il est utile d’avoir des lumières avec des températures élevées la journée, notamment pour être bien réveillé et attentif. Le soir/la nuit, il faut privilégier des températures basses pour préparer le cerveau au sommeil. Nous vous conseillons des températures autour de 4000°K en journée et de ne pas dépasser 3000°K dans les espaces côtoyés avant le coucher.

En extérieur, il est impératif de définir un « pic » de lumière bleue, fortement néfaste pour la biodiversité, le plus faible possible. Il ne faut pas dépasser les 3300°K, le mieux est encore d’utiliser des LED à 2700°K ou même des LED dites « ambrées » où le « pic » de lumière bleue est absent.

  1. L’associer avec des technologies supplémentaires

L’avantage des LED est l’acceptation des variations de tension et de rallumage au cours de son fonctionnement. Il est donc impératif d’en profiter à son avantage.  Avec ces technologies, il est facile de réduire sa facture d’électricité et de réduire les impacts sur le ciel étoilé, notamment grâce aux détecteurs de présence. Ce produit permet de n’éclairer que lorsque c’est nécessaire. Des systèmes de ce type s’adaptent parfaitement dans l’éclairage urbain. On peut aussi utiliser des réducteurs de tension pour permettre de diffuser moins de lumière au cours d’une période moins nécessiteuse. Et bien sûr, utiliser des horloges astronomiques qui commandent l’allumage et l’extinction de l’éclairage en fonction des heures du soleil. Elles permettent aussi de réaliser facilement des extinctions durant la nuit. Les nouvelles technologies permettent de réduire drastiquement l’énergie utilisée, les gaspillages mais aussi la pollution lumineuse.

  1. Bien orienter les flux :

L’idée de l’orientation des flux fait l’objet d’un questionnement indispensable pour tout type d’éclairage. Elle nécessite une attention toute particulière dans le cas des LED du fait du flux intense et directionnel. Il est important de ne pas éclairer vers le ciel et de n’éclairer que là où c’est nécessaire pour limiter la pollution lumineuse et la création de halos lumineux. L’ambiance lumineuse des villes créée par la diffusion perturbe de nombreuses espèces. Dans l’équilibre écosystémique, cette ambiance est nettement plus importante en présence de luminaire blanc et de forte intensité comme la LED. Pour cela, il est impératif d’éclairer uniquement vers le bas.

  1. Avoir une réflexion particulière face aux enjeux locaux.

Pour chaque mise en lumière, il est primordial de poser une réflexion complète sur ce qu’on veut vraiment éclairer, comment l’éclairer, quand il doit être éclairé en intégrant la notion environnementale. Il faut définir les enjeux conflictuels de la lumière avec la biodiversité, la santé et la génération d’halos lumineux.

Cette réflexion est d’autant plus importante avec les éclairages LED car elles peuvent avoir un impact très négatif pour l’environnement et la santé. Plusieurs études montrent que la LED est plus nocive pour la biodiversité : une LED attire 47% d’insectes en plus qu’une ampoule sodium haute pression (Alexandre Chéné et Johanne Roby, Mont Mégantic, Mars 2017).

 La même question se pose pour la santé, l’éblouissement des flux lumineux de la LED et la quantité de lumière bleue dans son spectre entraine un impact notable sur notre horloge biologique. A tel point que l’on trouve aujourd’hui des systèmes qui adaptent la couleur de température en fonction des heures de la journée pour un meilleur confort et réduire les impacts sur notre sommeil et notre bien-être.

Dans tous les cas, la LED est une technologie prometteuse mais qui mérite encore une attention particulière pour qu’elle soit véritablement écologique et l’intégrer de manière efficace dans l’éclairage extérieur. Pour savoir où vous en êtes, pensez à faire une cartographie de vos éclairages et de la pollution lumineuse.