La transition écologique et sociale impose une transformation profonde du monde économique. Les entreprises sont directement concernées, elles doivent non seulement réduire leurs impacts négatifs, mais aussi contribuer activement à la construction d’une société durable. Ce tournant ne relève pas d’un simple ajustement à la marge, il questionne en profondeur le modèle d’affaires, c’est-à-dire la manière dont une entreprise crée, délivre et partage de la valeur. Face à l’épuisement des ressources, au dérèglement climatique, aux enjeux de la biodiversité et à l’augmentation des inégalités, transformer son modèle devient un enjeu stratégique de pérennité.

Pourquoi faire évoluer et transformer son modèle d’affaires ?

Les entreprises doivent repenser en profondeur leur stratégie pour limiter leurs impacts, en complément des États et des citoyens. Si la décarbonation est une démarche connue, notamment pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 selon l’Accord de Paris, elle ne suffit pas. La Net Zero Initiative propose trois leviers : réduire ses émissions, aider d’autres à le faire et développer les puits de carbone. Mais au-delà du climat, les enjeux sont systémiques : biodiversité, ressources, justice sociale… Le cadre du Donut de Kate Raworth rappelle la nécessité de respecter à la fois les limites planétaires et les besoins humains. Dans un monde où six limites sur neuf sont déjà dépassées, intégrer ces contraintes devient un impératif de survie économique.

Qu’est-ce qu’une transformation de modèle d’affaires ?

Transformer un modèle d’affaires, c’est interroger l’ensemble des dimensions qui structurent une entreprise :

  • La fonction plutôt que le produit : passer d’une logique de volume à une logique d’usage. C’est l’approche de l’économie de la fonctionnalité, qui valorise le service rendu plutôt que la possession.
  • La transformation des métiers : développer de nouvelles compétences, intégrer la RSE dans toutes les fonctions, et mobiliser les parties prenantes internes dans un projet commun.
  • La chaîne de valeur : identifier les impacts à chaque maillon pour mieux les aligner avec la mission de l’entreprise.
  • L’impact : mesurer les effets négatifs et positifs du modèle, pour maximiser la création de valeur sociale et environnementale.

 

Les trois concepts actuels de modèles d’affaires soutenables

Le rapport Une grande bascule de la Convention des Entreprises pour le Climat distingue trois grands types de modèles :

  1. Le modèle responsable : il cherche à réduire les impacts négatifs (bilan carbone, égalité, sensibilisation…) via une politique RSE en parallèle de la stratégie principale. Il s’agit d’un premier niveau d’engagement.
  2. Le modèle contributif : l’entreprise identifie ses enjeux prioritaires, mesure ses impacts, et engage des transformations partielles (offres durables, nouvelles cibles clients, changements dans la chaîne de valeur…). Le modèle devient partiellement aligné avec le vivant.
  3. Le modèle régénératif : l’entreprise repense l’ensemble de sa chaîne de valeur pour générer un impact net positif. Elle adopte une logique servicielle, coopère avec sa filière, et redistribue équitablement la valeur. Ce modèle vise à réparer et régénérer plutôt que limiter les dégâts. En savoir plus sur les modèles régénératifs

 

Cinq principes pour transformer son modèle d’affaires

BL évolution a précisé cinq principes pour aider les entreprises à concevoir et déployer des modèles d’affaires durables.

  • Le Donut (limites planétaires et plancher social) au cœur de chaque décision

Sortir d’une vision centrée uniquement sur le carbone et intégrer les limites planétaires ainsi que le plancher social, comme le propose le modèle du donut. Cela permet une approche globale, cohérente et alignée avec les grands enjeux systémiques (biodiversité, ressources, ODD…).

  • La finalité de son activité questionnée

Quelle est la mission de l’entreprise ? À quoi sert-elle, et pour qui ? Un modèle régénératif assume une finalité sociétale, inscrit la régénération au cœur de sa stratégie et de sa gouvernance, et mobilise l’ensemble de l’organisation autour d’une ambition claire.

  • La régénération se conçoit by design…

La régénération se pense dès la conception des produits et services. Il s’agit de revoir leur utilité, leur impact et leur compatibilité avec le vivant. Cela suppose de repenser les chaînes de conception, les modèles économiques et la proposition de valeur, pour allier performance et résilience.

  • Co-construire avec les parties prenantes

Une transformation ne se décrète pas seul. Elle se construit avec les collaborateurs, les clients, les fournisseurs, les territoires… Par le dialogue, la concertation et la coopération, l’entreprise crée des alliances et des dynamiques collectives, essentielles pour aller vers des modèles plus sobres, justes et ancrés localement.

  • Les ressources et la valeur partagées avec les humains et la nature

Un modèle régénératif implique une gestion responsable des ressources et une redistribution équitable de la valeur. Il s’agit de rendre à la nature ce qui lui a été prélevé et d’inclure les besoins des humains – qui font partie intégrante du vivant – dans la construction du modèle économique.

Transformer son modèle d’affaires n’est plus une option, c’est une nécessité stratégique, écologique et sociale. Il ne s’agit pas seulement d’atténuer ses impacts, mais de contribuer activement à un futur souhaitable. Chaque entreprise peut trouver sa voie, selon son niveau de maturité, sa mission et ses moyens. Mais l’ambition commune doit être claire : redonner du sens à l’activité économique en la mettant au service du vivant et de la société.

Découvrez l’insight complet sur la transformation des modèles d’affaires : https://www.bl-evolution.com/publication/vers-de-nouveaux-modeles-daffaires

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