L’équipe de BL évolution s’agrandit de plus en plus, avec des consultants et consultantes toujours prêts à vous accompagner dans la transition écologique. Depuis janvier 2022, nous accueillons Camille Perretta, nouvelle recrue dans l’équipe mobilités, qui siégera dans notre nouvelle antenne à Marseille. À cette occasion, nous lui avons posé quelques questions.

Camille Perretta, peux-tu nous parler de ton parcours et nous expliquer pourquoi avoir postulé à BL évolution, en tant que consultante mobilités ?

J’ai commencé à travailler en 2014 dans une association de développement territorial en région Sud, dans le Vaucluse. J’étais chargée de projets cyclables. Dans ce poste, j’ai découvert l’univers du vélo, avec un angle plutôt touristique car à cette époque, il n’était pas tellement considéré comme un mode de déplacement au quotidien. Le vélo était plutôt vu comme un outil de loisirs, sportif (avec la renommée du tour de France) et un peu touristique, c’était le constat de départ. J’ai ensuite été amenée à travailler sur un projet de grande envergure qui était La Méditerranée à vélo, la partie française de l’EuroVelo 8, une des EuroVelo en France. Il s’agissait d’un projet interrégional. J’ai compris au fur et à mesure de mon expérience dans ce poste que le succès de ce projet résidait vraiment dans la coordination et l’animation de tous les acteurs.

À partir de 2018, il y a eu un changement progressif de mentalités, on a vraiment observé une volonté politique des élus qui se sont vraiment mis à penser le vélo différemment. Le vélo faisait l’unanimité et la culture vélo s’est développée : pour tous et tous les usages. Petit à petit, grâce à l’accompagnement de l’Etat et d’autres financements, les territoires se sont lancés dans des politiques cyclables. Cela m’a donné envie d’être davantage dans le conseil en mobilités auprès des territoires. Dès 2019, je me suis lancé un défi professionnel : celui de me tourner vers une activité de conseil en développement des modes actifs.

J’ai entamé une phase d’auto-formation afin d’avoir plusieurs cordes à mon arc. À force de patience et d’approfondissement de mon projet professionnel, mon profil a intéressé BL évolution. Après quelques échanges et entretiens, j’ai été recrutée en tant que consultante mobilités.

Peux-tu nous parler d’une mission que tu as été amenée à faire, notamment dans le conseil aux territoires ?

Une des missions que j’ai le plus suivies, sur le long terme, c’était la coordination du comité d’itinéraire de La Méditerranée à vélo qui rassemblait au départ 6 collectivités en 2016 puis 26 collectivités fin 2021 quand j’ai quitté mon poste. En 5 ans, on a énormément progressé sur l’adhésion des territoires concernés par cet itinéraire. Au-delà de cette adhésion, on avait bâti une convention de partenariat signée par toutes ces collectivités avec des objectifs et un plan d’actions dont j’étais la garante de la bonne exécution, au côté de la Région Sud (on était AMO pour la Région).

J’étais finalement dans une posture de conseil sur du long terme, sur une mission particulière car il était non seulement question d’ingénierie mais avant tout d’animation, avec un côté relationnel marqué (relations publiques, relations avec les élus et les techniciens) et tout ceci m’a énormément enrichie.

On a également pu constater des résultats très concrets sur l’avancement de l’itinéraire, sur l’avancement de services aussi (stationnement, location, réparation) avec le déploiement du label Accueil Vélo. C’est un projet d’envergure (850 km sur 2 régions, 9 départements) où on traduit l’écosystème vélo à grande échelle. Il n’est pas simplement question des aménagements et de la signalisation, ce sont aussi les services, les équipements, l’observation, l’évaluation, l’intermodalité et la mise en tourisme (promotion, communication) qu’il faut mener de front. La coordination de ce type de projet m’a permis d’apprécier le côté transversal du sujet vélo qui n’est pas que du ressort des compétences transports et mobilités. Ce sont aussi des compétences liées à l’environnement et au tourisme. Cette expérience m’a également permis d’appréhender la temporalité des politiques publiques administrations (élection, vote de budget…).

Et pourquoi avoir choisi un cabinet de conseil ? Quelle était ta vision de l’accompagnement en mobilités ?

Le métier de conseil n’est pas nouveau pour moi parce que je le faisais dans le cadre de mes fonctions précédentes. Je faisais du conseil dans une association avec des missions de fonctionnement et d’animation sur un territoire, donc on était ancrés au niveau local. Le conseil en bureau d’études c’est différent car on est davantage attendus sur de l’accompagnement technique et moins sur un ancrage territorial. Le rôle du consultant est d’apporter son regard sur le territoire en s’appuyant sur le tissu local existant que ce soit les acteurs institutionnels, les associations et les entreprises.

Pour moi c’est un vrai défi et ça correspond à l’image que je m’en faisais. Chaque consultant a des domaines d’expertise un peu différents (ingénieur, urbaniste, juriste, sciences politiques…). De plus, c’est important qu’au sein de l’équipe on ait des consultants juniors qui sortent des études car ils vont avoir des connaissances adaptées aux défis d’aujourd’hui (cartographie, modélisation, bagage juridique) et des consultants plus « séniors » avec des profils plus atypiques qui amènent de l’expérience terrain (qui vient naturellement après plusieurs années).

Que souhaites-tu apporter au territoire de Marseille ?

Je souhaite apporter un regard particulier sur les territoires, nourri par la question de la multiplicité et la complémentarité des usages (vélo loisirs, vélo tourisme, vélo quotidien) et le fonctionnement des collectivités pas seulement le côté formel (répartition des compétences) mais aussi sur la vie des collectivités, les difficultés que peuvent rencontrer les techniciens, les relations avec leurs élus, le processus de validation… Sans oublier les points de vigilance d’être à l’écoute des territoires, de leurs problématiques, de leur réseau d’acteurs.

Le rôle du consultant est d’arriver à faire ressortir des besoins, des propositions, des solutions que les acteurs locaux ont un coin de leur tête car ils connaissent très bien leur territoire.

Au sein du pôle Mobilités, je suis amenée à travailler principalement sur l’élaboration de schémas directeurs cyclables à l’échelle intercommunale principalement et sur des territoires peu denses mais ça pourra aussi être à l’échelle départementale ou communale, selon les missions.

Concrètement, mon travail va consister en la réalisation d’états des lieux, de propositions de scénarios, et d’élaboration de plans d’actions avec un volet fort concernant les méthodes de concertation, de dialogue entre les acteurs, de réflexions sur la gouvernance.

En effet, on travaille sur des documents de planification que sont notamment les schémas cyclables. L’idée n’est pas simplement de livrer les documents et d’attendre les actions soient réalisées. Il s’agit aussi dès la phase de co-construction de ce schéma, de mener des réflexions sur le « qui fait quoi » c’est-à-dire les moyens techniques et humains, mais aussi financiers et organisationnels  qui seront nécessaires.

J’aimerais également développer l’accompagnement aux changements de comportement, notamment des habitants. Sur nos missions, on préconise d’aménager tel itinéraire, d’installer des stationnements vélo à tel ou tel endroit. Ce qui nous échappe parfois c’est l’utilisation de ces itinéraires ou de ces équipements. Il y a des techniques , des façons de faire (sensibilisation, pédagogie, expérimentation), qui permettent d’amener l’usager à tester et à pouvoir s’exprimer sur ce qu’on lui propose comme itinéraire ou comme équipement.

Quelles seront les premières étapes de travail ?

Dans un premier temps, je vais commencer à travailler sur des missions en cours avec d’autres consultant(e)s avec des missions en Ile-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes pour bien comprendre les méthodes qui ont été imaginées et testées par BL évolution. En parallèle, il s’agit de développer l’activité dans le Sud. Marseille est assez centrale pour le secteur quart Sud-Est, ce n’est pas si loin de Nice, de Briançon, de Montpellier, de Perpignan… et pas si loin de Lyon aussi donc on peut imaginer travailler sur le secteur Auvergne-Rhône-Alpes en lien avec le bureau de Grenoble.

L’un de mes axes de développement commercial va être d’approfondir mes relations avec les partenaires locaux, d’avoir des échanges réguliers pour identifier les besoins et de proposer l’offre de BL évolution adaptée à ces besoins.

En Région Sud, la part modale du vélo est encore très faible, on a encore des territoires qui sont très peu dotés en aménagements cyclables. Il y a pourtant une demande qui croît comme partout en France : cela signifie qu’il y a des enjeux de sensibilisation et de dialogue avec les collectivités pour transformer les villes selon les désirs des habitants.

Je suis persuadée que nous allons assister un boom de la pratique du vélo dans les prochaines années dans ces territoires-là. Ce qui comptera ce sera la volonté politique. Malgré le retard pris dans le développement des pratiques cyclables, il faut rester optimiste. Il n’y a pas de mauvais timing, il suffit de se lancer !