Les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) occupent désormais une place centrale dans le monde financier. Ils constituent à la fois des sources de risques et des leviers de performance économique. Dans ce contexte, la réalisation d’une due diligence ESG rigoureuse s’impose comme un outil essentiel à la prise de décision et au suivi. Au-delà d’une simple vérification, elle permet aux investisseurs de mieux comprendre les entreprises avec lesquelles ils envisagent de collaborer en identifiant leurs expositions aux risques ESG, leurs forces, leurs faiblesses et leur alignement avec une création de valeur durable et résiliente.

Pourquoi faire une due diligence ESG dans vos analyses de pré-investissement ?

Intégrer une due diligence ESG en phase de pré-investissement permet d’anticiper les attentes de vos parties prenantes, de détecter des facteurs de risques pouvant échapper à une analyse purement financière, mais également d’identifier des leviers de différentiation et performance dans l’entreprise analysée.

Sur un plan opérationnel, la due diligence ESG joue un rôle déterminant dans l’identification des principaux enjeux (impacts et dépendances), des risques matériels et des opportunités de création de valeur propre à chaque secteur et à chaque entreprise.

La due diligence ESG permet par ailleurs d’anticiper les demandes réglementaires et volontaires. Elle peut par exemple permettre de mieux répondre aux exigences de reporting de l’article 29 de la loi Énergie-Climat et du règlement SFDR, qui demande entre autres d’identifier ses principaux impacts négatifs (PAI). Elle permet également d’anticiper les demandes de vos LPs ou encore de répondre aux cadres volontaires tels que la TNFD.

Enfin, cette analyse assure que l’investissement reste cohérent avec les politiques et les éventuels engagements responsables du fonds. Les investisseurs et les parties prenantes attendent une transparence accrue et des preuves tangibles de prise en compte des enjeux ESG. Pour les fonds à impact, les objectifs sont encore plus élevés : il ne suffit pas de limiter les risques, il faut également démontrer une contribution active aux objectifs sociaux ou environnementaux visés dans la thèse d’investissement.

Quelles étapes pour une due diligence ESG robuste ?

Pour être efficace, la due diligence ESG doit reposer sur un périmètre d’analyse clair et sur l’accès aux bonnes données, documents et informations auprès de l’entreprise cible.

  • L’étude de la matérialité des enjeux est une première étape : elle consiste à évaluer la pertinence des sujets ESG dans le secteur concerné, à identifier les principaux risques et opportunités qui en découlent et à comprendre la maturité de l’entreprise sur ces sujets. Pour cette partie, il est essentiel d’avoir accès aux données ESG existantes suivies dans l’entreprise et aux informations, documents et politiques internes. Selon le niveau de précision souhaité, il est également souhaitable de réaliser des entretiens qualitatifs avec la direction et les métiers.
  • Une analyse du positionnement concurrentiel vient ensuite compléter cette approche. Il s’agit d’examiner le degré de formalisation des pratiques ESG, les engagements pris, les objectifs définis au sein du secteur de l’entreprise et, le cas échéant, la manière dont l’entreprise dépasse les standards (notamment si le fonds poursuit une stratégie à impact). Cette analyse peut être approfondie avec une «évaluation des pratiques de durabilité des clients ciblés, afin d’assurer que les produits et services proposés répondent aux exigences du marché.
  • L’évaluation de l’alignement réglementaire et volontaire complète la démarche. Elle permet de vérifier la prise en compte des indicateurs PAI, de la taxonomie européenne et des éventuels engagements supplémentaires auxquels l’entreprise a souscrit en accord avec les engagements du fonds.

La due diligence ESG doit également être complétée par des recommandations concrètes sur les enjeux prioritaires et les leviers d’action à mettre en place au sein de l’entreprise pour optimiser son fonctionnement, mieux maîtriser ses risques et saisir les opportunités identifiées.

À noter : Selon la thèse d’investissement (notamment pour les fonds à impact) la due diligence ESG peut être approfondie sur des sujets spécifiques jugés stratégiques tels que le respect des droits humains dans la chaîne d’approvisionnement, les enjeux de décarbonation et d’adaptation climatique, ou encore les enjeux liés à la biodiversité et l’eau selon la localisation et la chaîne de valeur.

Un outil au-delà du pré-investissement

La due diligence ESG ne doit pas être perçue comme une étape ponctuelle limitée au moment de l’investissement : elle constitue une base de travail pour la phase de détention. Les enseignements tirés doivent être mobilisés comme base d’engagement pour assurer un suivi actif des risques identifiés, élaborer un plan de transition ou une feuille de route ESG, et accompagner les entreprises en portefeuille dans l’amélioration continue de leurs pratiques.

En fonction des enjeux et du niveau de complexité des sujets rencontrés, notamment sur des thématiques techniques comme la biodiversité ou l’adaptation au changement climatique, les acteurs financiers peuvent choisir d’externaliser tout ou partie de l’analyse ESG auprès de spécialistes. Qu’elle soit menée en interne ou en collaboration avec des experts, la due diligence ESG reste un levier incontournable pour des investissements responsables et résilients.

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