La prise en compte des enjeux liés à la nature et au climat n’est aujourd’hui plus une option pour les institutions financières. Avec l’accélération de la perte de biodiversité et ses impacts économiques croissants, les régulateurs, dont l’Autorité Bancaire Européenne (EBA), imposent des exigences de plus en plus précises en matière de gestion des risques environnementaux.
Pourquoi intégrer les enjeux nature dans votre stratégie ?
Les risques liés à la nature et au climat ont des conséquences de plus en plus fortes sur les portefeuilles d’actifs, notamment dans les secteurs fortement dépendants des services écosystémiques (agriculture, énergie, industrie extractive…). Les secteurs ayant un fort impact sur la nature sont quant à eux exposés à des attentes fortes des parties prenantes (clients, investisseurs, régulateurs, consommateurs, salariés etc.). Ne pas les anticiper, c’est s’exposer à des pertes économiques majeures.
Intégrer les enjeux nature et climat permet donc non seulement de répondre aux attentes des superviseurs, mais aussi de renforcer sa résilience financière, d’identifier de nouvelles opportunités durables et de répondre aux attentes croissantes de ses propres investisseurs.
Guidelines EBA : volets climat et biodiversité pour les institutions financières
L’EBA a publié ses Guidelines on the management of ESG risks, applicables à partir de juin 2025 aux institutions financières. Ces lignes directrices demandent aux établissements de crédit et entreprises d’investissement qui doivent :
- Intégrer les risques ESG, y compris les enjeux nature et climat, dans leur gouvernance, leur stratégie et leur gestion des risques.
- Évaluer les expositions sensibles aux risques environnementaux et climat, y compris la dépendance des contreparties aux écosystèmes.
- Mettre en place des indicateurs de suivi, des scénarios prospectifs et des stress-tests prenant en compte les risques liés à la nature.
- Intégrer le suivi des risques climat et nature dans les risques prudentiels
Ces risques sont segmentés en deux grandes catégories dans les guidelines de l’EBA :
- Le risque physique fait référence à l’impact financier d’un climat changeant, y compris des événements météorologiques extrêmes plus fréquents et des changements climatiques progressifs, mais aussi de la dégradation de l’environnement, comme la pollution de l’air, de l’eau et des sols, le stress hydrique, la perte de biodiversité et la déforestation. Par exemple, le stress hydrique (sécheresse, baisse du débit des cours d’eau) peut impacter la continuité des opérations directe d’une usine puis d’une activité dans la chaîne de valeur.
- Le risque de transition fait référence à la perte financière d’une institution qui peut résulter, directement ou indirectement, du processus d’ajustement vers une économie à faible émission de carbone et plus durable sur le plan environnemental. Ce processus peut être déclenché, par exemple, par l’adoption relativement brutale de politiques climatiques et environnementales, par le progrès technologique ou par l’évolution des sentiments et des préférences du marché. L’adoption du règlement européen sur la déforestation (RDUE) a par exemple un impact sur les activités et les capacités d’importation des entreprises agroalimentaires concernées.
Comment se préparer efficacement aux exigences ESG de l’EBA ?
Pour s’approprier les guidelines ESG de l’EBA, les institutions financières peuvent :
- Réaliser un diagnostic des enjeux biodiversité et climat pour cartographier les expositions aux risques liés à la nature : identification des impacts et dépendances du portefeuille, en tenant compte de la localisation des actifs
- Intégrer les enjeux nature et climat dans les politiques de crédit, d’investissement et dans le cadre de l’appétence au risque
- Former la gouvernance et les équipes (risques, conformité, stratégie) aux enjeux ESG et aux attentes réglementaires
- Développer des outils de suivi, de scoring ou d’analyse prospective adaptés aux enjeux nature et climat
- Mobiliser sa chaine de valeur, et en particulier les entreprises ou entités clientes ou cibles d’investissements
L’enjeu pour les acteurs financiers est d’identifier les facteurs de risques liés à la nature et au climat pour les intégrer dans l’identification et la gestion des risques prudentiels classiques.
Un levier stratégique au-delà de la conformité
Appliquer les guidelines EBA ne doit pas être vu comme une simple compliance réglementaire, mais comme une opportunité stratégique. En intégrant de manière proactive les enjeux nature et climat, les acteurs financiers renforcent leur gestion des risques, répondent aux attentes des parties prenantes et se positionnent comme des leaders de la finance durable.
BL évolution vous accompagne dans cette démarche de prise en compte de la transition écologiques, de la compréhension des textes réglementaires à leur mise en œuvre opérationnelle. Nous avons déjà accompagné plusieurs dizaines d’acteurs financiers dans l’ensemble de la prise en compte des risques liés à la nature et au climat, de l’identification des enjeux à l’accompagnement et la montée en compétence des équipes : Contactez nous !