Le jeudi 18 avril 2013 s’est tenu à Strasbourg un colloque organisé par la Société des Agriculteurs de France (SAF) et le magazine Valeurs Vertes. Organisé au Parlement Européen, cet événement avait pour thème l’éthique alimentaire et la responsabilité au coeur des filières agroalimentaires.
Organisé en deux tables rondes, le colloque a été l’occasion de recueillir de très précieux témoignages de la part des invités, et a permis de nombreux échanges avec le public. En effet, les intervenants choisis représentaient l’ensemble des acteurs du secteur :
- Les entreprises (Kronembourg, Veolia),
- Les groupements de producteurs (l’UGBAN, l’union des groupements de producteurs de banane de Guadeloupe et de Martinique),
- les institutions (l’ANSES, Agence nationale de sécurité alimentaire),
- ou encore les journalistes spécialisés.
On citera aussi la présence dans la salle de représentants de la Chambre de Consommation d’Alsace et du Conseil National de l’Alimentation, qui ont eux aussi pris part aux débats.
Ce qu’il faut retenir de ce colloque sur l’éthique alimentaire :
Parmi les discussions qui se sont tenues au cours de ce colloque, trois points principaux sont à retenir.
Le premier est bien sûr l’omniprésence de la crise de la viande de cheval dans les débats qui ont été menés. Exemple par excellence sur le sujet de l’éthique alimentaire, il pose la question de l’importance des crises dans l’évolution de la législation du secteur agroalimentaire. « Vive les crises, elles permettent de faire avancer les choses », déclare Marie-Jeanne Husset, journaliste spécialisée invitée à témoigner.
Second point, il a été mentionné en fin de journée que l’ensemble du débat, sur le sujet de l’éthique alimentaire, avait systématiquement dérivé vers le sujet de la communication éthique. Ce constat souligne l’importance de l’éthique dans la communication et le marketing du secteur agroalimentaire. Pour les participants, il ne faut pas se contenter de l’ajout de la photo du producteur sur un emballage, mais bien ré humaniser concrètement les rapports entre producteurs et consommateurs.
Enfin, un important sujet de discussion était de connaitre l’impact réel de l’éthique d’une marque sur les habitudes du consommateur. Sur ce point là, les avis divergent : plusieurs participants se basent sur l’exemple récent de la crise de la viande de cheval, qui a mené à une baisse importante de la consommation de plats préparés. Mais nombreux sont ceux qui pensent que le critère principal du consommateur reste le prix dans ses achats alimentaires, et que l’impact de la crise n’est que passager.
Les participants soulignent de plus le fait qu’avec les nouvelles technologies, le consommateur est plus à même de se renseigner en terme d’éthique alimentaire et sur les produits qu’il consomme, et a des moyens à sa disposition pour acheter de façon responsable. Mais le fait-il vraiment ?