Le 23 septembre 2025, la Commission européenne a annoncé sa volonté de repousser d’un an l’entrée en vigueur du règlement européen sur la déforestation importée (RDUE). Initialement prévu pour décembre 2024, puis déjà reporté une première fois, ce texte clé devrait désormais s’appliquer à la fin de l’année 2026.

Pourquoi ce report  du règlement européen sur la déforestation importée ?

Ce nouveau délai répond à plusieurs pressions. D’une part, certains États membres et organisations professionnelles craignaient une mise en œuvre trop rapide au regard de la complexité du règlement. Les entreprises doivent en effet garantir que des matières premières comme le café, le cacao, le soja, l’huile de palme, le bois ou encore le caoutchouc ne proviennent pas de terres déboisées récemment. Les exigences de traçabilité jusqu’à la parcelle agricole représentent un défi logistique et technique, notamment pour les petites exploitations et les importateurs.
D’autre part, des critiques se sont élevées sur le risque de marginaliser certains pays producteurs en développement, faute d’accompagnement technique et financier suffisant. Pour éviter des ruptures d’approvisionnement ou des impacts sociaux indésirables, la Commission a préféré accorder un temps supplémentaire de préparation.

Pourquoi agir dès maintenant malgré le délai ?

Les risques liés à la déforestation importée dépassent largement le cadre de ce règlement et ont ou vont percuter les chaine de valeur des entreprises.

  • Un risque réputationnel immédiat : plusieurs campagnes médiatiques récentes, comme celles menées par Greenpeace ou Mighty Earth, ont fortement mis en lumière les entreprises liées à des chaînes d’approvisionnement accusées de contribuer à la déforestation. Ces campagnes ciblent autant les producteurs que les marques de distribution et de consommation.
  • Des sanctions financières et judiciaires croissantes : en France, la loi sur le devoir de vigilance a déjà conduit à des actions en justice contre des multinationales pour absence de contrôle suffisant sur leurs filières à risque.
  • Un enjeu commercial stratégique : de plus en plus de distributeurs et d’industriels imposent des clauses “zéro déforestation” à leurs fournisseurs. Anticiper le RDUE, c’est donc sécuriser l’accès aux marchés européens et internationaux.
  • Un impératif environnemental et social : la déforestation est responsable de plus de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, tout en détruisant des écosystèmes essentiels et les moyens de subsistance de millions de communautés rurales. Retarder l’action reviendrait à aggraver les coûts futurs pour les entreprises comme pour la société.

Se préparer, c’est créer de la valeur à court et à long terme

Travailler dès maintenant à la mise en conformité avec le RDUE permet aux entreprises de transformer une contrainte réglementaire en opportunité :

  • Structurer la traçabilité de leurs filières pour en avoir une meilleure maîtrise
  • Développer des partenariats plus solides avec les producteurs qui permettront également d’éviter les risques sociaux
  • Valoriser auprès des clients finaux des engagements ambitieux en matière de durabilité.

 

Si le report du RDUE est décrit par certains comme une opportunité pour mieux se préparer, il ne doit pas devenir pour d’autres un prétexte à l’inaction. La maitrise des risques liés à sa chaine de valeur est un gage de résilience majeur dans un monde bousculé par des polycrises.

👉 Vous souhaitez comprendre vos risques liés à vos chaînes d’approvisionnement, la déforestation importée et définir une stratégie adaptée ? Contactez nos équipes pour en savoir plus et engager vos filières sur la voie d’une durabilité crédible et créatrice de valeur.