Le mardi 9 juin 2015, le magazine Valeurs Vertes organisait, en collaboration avec l’association FSC France, une table-ronde sur les enjeux de l’économie circulaire dans la gestion forestière.
Les échanges ont été ouverts par François-Michel Lambert, député des Bouches-du-Rhône et président- fondateur de l’Institut de l’Economie Circulaire. Il a rappelé que l’économie circulaire était un enjeu prioritaire, puisqu’il a été reconnu comme tel par le G7 ainsi que dans la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte. Il voit l’économie circulaire comme une opportunité d’aller de l’avant de façon plus efficace que dans le paradigme de l’économie linéaire. Il souligne qu’il s’agit d’une vision particulièrement adaptée à la filière bois car elle impose, afin de maximiser l’efficience de l’utilisation, d’articuler plusieurs usages comme le bois énergie, l’ameublement, les usages récréatifs de la forêt, etc., ce qui correspond aux principes fondateurs de l’économie circulaire.
Anne-Sophie Verquère, en charge de la communication et des relations institutionnelles chez Tetra Pak France, a illustré ces principes par des exemples pris au sein de son entreprise. Elle a notamment mis en lumière le fait que l’économie circulaire allait bien au-delà du simple recyclage, même s’il restait encore beaucoup à faire autour de cet enjeu en France où seulement 40% des emballages sont recyclés. Afin de limiter l’impact de ses produits, Tetra Pak a fait le choix de s’approvisionner en bois issu de forêts labellisées FSC pour le carton qui constitue la matière première principale de ses briques.
Jean Bakouma, 2e vice-président de FSC France et responsable du pôle forêt du WWF, a tenu à faire le lien entre la ressource bois et la forêt, dont la bonne gestion devait être lue dans le cadre de l’économie circulaire. Il a notamment explicité le fait que le label FSC impose une mise en réserve de 20% des forêts certifiées et un renouvellement de la ressource.
Les échanges avec la salle ont permis de soulever d’autres enjeux comme la question du carbone stocké dans les sols forestiers, et notamment le fait que l’exploitation forestière trop intensive risque d’entraîner des déstockages importants quand des forêts de haute valeur environnementale stockent davantage de matière organique et participent à la préservation de la biodiversité.
On le voit, l’économie circulaire se révélera probablement comme un levier majeur du développement durable, mais il est important que les parties prenantes prennent en considération les impacts potentiels sur la biodiversité tout au long des boucles de réutilisation et qu’elles prennent conscience que les processus qui sous-tendent l’économie circulaire dépendent fortement des services écosystémiques. Et ceci, au-delà de la production des matières premières.
Par Maximilien Nogueira.