En 2019, le secteur du tourisme était responsable de 8,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, avec une croissance annuelle de 3,5 % entre 2009 et 2019. Le secteur repose sur une constellation d’acteurs aux responsabilités multiples, qui disposent de leviers d’action considérables. Hébergements, centres de vacances, agences de voyage et voyagistes, sans oublier les acteurs publics et collectivités locales, tous participent à l’essor du tourisme et, par conséquent, à son empreinte environnementale.
Dans le même temps, le “slow tourisme”, consistant à ralentir et à considérer le chemin comme partie intégrante du voyage, est en plein essor.
Dans ce contexte, comment les acteurs du secteur peuvent-ils se positionner ?
Le tourisme, un secteur à forts enjeux environnementaux
L’activité touristique fait peser de nombreux impacts sur l’environnement et les écosystèmes :
- Les pollutions locales, liées à la gestion des déchets et une pression sur les systèmes d’assainissement.
- L’artificialisation territoire, par la construction d’infrastructures touristiques (routes, hôtels, stations, ports de croisière) qui consomment du sol et fragmentent les habitats.
- Une pression sur les ressources naturelles, par exemple pour l’eau (hôtels, golfs, piscines), le sable (plages artificielles), l’énergie (climatisation)
- Les émissions de CO2 liées principalement aux transports, qui constituent le premier poste d’émission de CO2 du tourisme (avion, croisière, voiture individuelle)
- L’érosion de la biodiversité, avec notamment le dérangement de la faune (randonnée de masse, ski hors-piste, plongée non régulée, etc.).
- La dégradation de sites patrimoniaux naturels (Venise, Barcelone, calanques de Marseille), liée au surtourisme
Face à ces impacts, trois grands enjeux apparaissent pour le secteur du tourisme.
Le changement climatique modifie profondément la saisonnalité et les destinations privilégiées par les voyageurs, en faisant un risque de transition de premier ordre pour le secteur. Ainsi par exemple, le Sud de la France verra probablement sa fréquentation diminuer
durant l’été, au profit des littoraux du nord-ouest ou des territoires de montagne ; ou à l’inverse, une partie des stations de ski perdront en attractivité l’hiver, selon l’étude « Regional impact of
climate change on European tourism demand » de l’Union européenne. Au-delà des choix de destination, certaines activités touristiques elles-mêmes se trouvent remises en question, notamment celles perçues comme fortement consommatrices de ressources ou polluantes dont l’image se dégrade, sous la pression des ONG et des populations locales.
Aussi, le secteur est menacé par les conséquences directes du changement climatique qui accroît la fréquence et l’intensité d’événements météorologiques extrêmes, affectant directement l’activité touristique. Ces risques physiques pèsent non seulement sur l’attractivité des sites, mais aussi sur la sécurité des visiteurs et la continuité d’activité des structures touristiques.
Enfin, le changement climatique fragilise les milieux naturels qui constituent l’un des premiers atouts du tourisme. La raréfaction des ressources en eau et en énergie, la perte de biodiversité ou encore l’érosion des paysages entraînent une dépréciation de certains sites. Ces évolutions traduisent à la fois des risques physiques (détérioration matérielle des lieux) et des risques de transition (remise en cause des modèles économiques reposant sur l’exploitation durable de ces ressources)
Il paraît donc indispensable d’accélérer la transition du secteur, pour limiter son impact sur l’environnement, et limiter les risques que fait peser la dégradation de l’environnement sur les activités du secteur.
Comment agir pour l’adaptation du secteur et la diminution de son impact environnemental ?
Face à ces enjeux, plusieurs questions sont à se poser pour chacune des structures touristiques, afin d’évaluer les risques qui pèsent sur elles : Ces changements vont-ils modifier les habitudes des consommateurs ? L’activité économique est-elle remise en cause ? Les sites et leurs accès vont-ils être dégradés ? Le site est-il dépendant de ressources critiques qui seront dégradées ?
La transition du secteur se réalise par deux axes fondamentaux sur lesquels travailler : s’adapter au changement climatique et ses conséquences et diminuer son impact sur l’environnement.
Certains acteurs du secteur se sont déjà emparés des enjeux.
C’est le cas par exemple de Partouche, le petit cyclo ou le Club Med que nous avons accompagné dans la réalisation de leur trajectoire de décarbonation. Ce travail a également été mené avec La compagnie des Pyrénées, avec qui nous avons approfondi le volet adaptation par la scénarisation de leur transformation et la mise en récit des scénarios pour les acteurs de ce groupement, notamment les stations de ski. Tous ces accompagnements ont été réalisés dans le cadre de l’expérimentation Act Tourisme de l’ADEME, que nous avons rejoint et visant à décarboner le secteur. Nous avons également accompagné la société de gestion de projets hôteliers Assas Hotels, dans la mise en place d’une démarche RSE, mettant la RSE et les questions environnementales au sein de la stratégie d’entreprise, et dans l’élaboration d’un cahier des charges biodiversité pour les projets du groupe. Pauline Vaillard, Chargée de projet RSE chez Assas Hotels témoigne : « L’accompagnement BL a permis la mise en route de la dynamique RSE au sein de notre entreprise, en posant les bonnes bases et en nous fournissant les éléments nécessaires à la mise en œuvre de notre stratégie sur le long terme. »
BL évolution, cabinet expert des enjeux de transition écologique, s’engage pour la transformation du secteur
BL évolution, souhaite accompagner la transformation profonde des activités touristiques par la diffusion de nouveaux récits pour faire émerger de nouvelles manières de voyager, localement, avec une prise en compte du temps et une utilisation sobre des ressources. Nous collaborons avec une variété d’acteurs touristiques, couvrant un large éventail d’activités telles que l’hébergement, les centres de vacances, les parcs d’attractions et les offres cyclotouristiques, pour explorer les divers aspects du tourisme durable.
Pour cela, nous avons développé des méthodologies liant les enjeux climatiques, de biodiversité et de ressources, afin d’accompagner nos clients à :
- Monter en compétences sur le sujet : notamment via des formations et des sensibilisations ;
- Connaitre son impact sur l’environnement : par exemple en réalisant des diagnostics et mesures d’impact (bilan carbone, empreintes biodiversité etc) ;
- Embarquer leurs équipes dans la transition : notamment par la mobilisation de la direction
- Co-construire des plans d’action avec les équipes opérationnelles : en animant des ateliers en intelligence collective
- Contribuer à l’émergence de nouveaux récits désirables : par l’écriture de scénarios sur de nouvelles manières de voyager
En définitive, les défis liés au secteur touristique sont nombreux, mais les leviers d’action existent. Aussi, au-delà de l’impact environnemental, les acteurs du tourisme ont un impact social et sociétal qu’il faut également à prendre en compte. Nous avons publié différentes ressources et études sur le sujet, à consulter sur notre site internet, ou sur La France à +2°C.
Pour approfondir le sujet, et discuter de vos problématiques et besoins, contactez-nous !