Démarrer ou renforcer une démarche de transition écologique et sociale est un enjeu majeur mais qui peut représenter un coût d’entrée important, alors par où commencer ? que faire après mon analyse RSE ou mon bilan carbone ? Cet article propose d’y apporter quelques éléments de réponse qui seront complétés par un webinaire sur le sujet le 16 septembre à 11h, dont vous trouverez le lien d’inscription ici.
Pourquoi s’engager dans la transition écologique en tant qu’acteur agroalimentaire ?
Le secteur agroalimentaire dépend très fortement d’un environnement fonctionnel, par exemple plus de 75 % des cultures alimentaires mondiales dépendent de la pollinisation animale.
Mais le secteur a également des impacts très forts sur ces écosystèmes, avec une participation majeure de l’agriculture aux pressions sur la nature (émissions de gaz à effet de serre, déforestation, consommation d’eau, pollutions etc).
Par ailleurs, avec des chaînes de valeur mondialisées et aux multiples intermédiaires, le secteur est particulièrement vulnérable aux enjeux sociaux (travail des enfants, détresse du monde agricole, inégale répartition de la valeur, santé des consommateurs…).
Ceci fait courir de nombreux risques pour le secteur (pertes économiques, risques réputationnels, …) que les entreprises doivent identifier et gérer pour assurer la résilience de leur modèle d’affaires et s’adapter aux dégradations de l’environnement. Ceci est aussi porteur d’opportunités (ex : réduire la consommation d’eau dans ses procédés permet de réduire également ses coûts tout en préservant les écosystèmes).
Comment identifier et gérer ses enjeux ?
Le lancement d’une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) permet d’initier la transition écologique et sociale tout au long de sa chaîne de valeur :
- Identifier ses principaux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance via un diagnostic RSE (analyse de matérialité simple ou double matérialité permettant d’analyser ses principaux impacts, risques et opportunités) sur l’ensemble de sa chaîne de valeur
- Élaborer sa stratégie RSE et son plan d’action pour gérer ses principaux impacts, risques et opportunités
- Mettre en œuvre son plan d’action en déployant des politiques dédiées à chaque enjeu : politique d’achats responsables, économie circulaire, gestion des déchets, biodiversité, climat, etc.
Pour compléter cette démarche, des travaux doivent être réalisés sur les volets biodiversité et climat (des enjeux nécessairement matériels dans le secteur agroalimentaire) que l’analyse des enjeux RSE a pu aider à affiner.
Initier une démarche biodiversité, via un diagnostic biodiversité des impacts et dépendances, permet d’identifier ses enjeux biodiversité prioritaires. Ce diagnostic est ensuite suivi d’une stratégie et d’un plan d’action couvrant ces enjeux prioritaires (ex : sourcing de matières premières à risque de déforestation). Des démarches accessibles sont disponibles pour débuter comme le Diag Biodiversité de la BPI.
Dans une démarche climat, le bilan carbone offre une vision quantifiée des principaux postes d’émissions (ex : 85 % des émissions totales de gaz à effet de serre liées aux achats de matières premières carnées). Une fois ce bilan réalisé, il est là aussi essentiel de se doter d’une stratégie de décarbonation robuste et à même de permettre à l’entreprise d’atteindre des objectifs de réduction ambitieux et alignés avec les référentiels nationaux ou internationaux (Science Based Target Initiative – SBTi, Stratégie Nationale Bas Carbone…). Pour ce faire, des démarches existent pour permettre aux entreprises de se lancer comme le Diag Décarbon’Action de la BPI (pour débuter) ou ACT-Pas-à-Pas (pour les entreprises plus matures).
Travailler sur l’ensemble de ces enjeux permet de construire une démarche robuste et d’inscrire l’entreprise dans un business modèle plus résilient.
Pour conclure, même si certains discours chercher à masquer la réalité des enjeux de la transition écologique et sociale pour l’agroalimentaire, initier ou renforcer sa démarche est un passage clé pour toute entreprise se projetant à court ou moyen terme, sous peine de risquer de fortes pertes économiques, réputationnelles et de ne pas saisir d’opportunités quand des concurrents le feront.