Le dernier rapport public thématique « Transition écologique » de la Cour des comptes (septembre 2025) est sans ambiguïté : « le coût de l’inaction est supérieur à celui de la transition ». L’État devra engager des dépenses encore plus importantes si rien ne change. Dans un contexte où l’équilibre des comptes publics est plus que jamais sur le devant de la scène, l’urgence à agir pour la transition écologique n’en peut être que plus marquée. Ce message vaut aussi pour les entreprises et notamment les filières agricoles et de l’agroalimentaire, en premières lignes, au vu de leurs interrelations très proches avec l’environnement.

Quels risques concrets pour l’agriculture et l’agroalimentaire

Voici quelques exemples concrets de types de coûts engendrés par l’inaction pour ce secteur :

  • Sécheresses, pénuries d’eau : la réduction des débits de cours d’eau, l’assèchement des nappes, et les périodes prolongées de sécheresse menacent les rendements (céréales, fourrage, légumes) et accroissent les coûts d’irrigation et pour les besoins en eau pour les process.
  • Dépendance aux intrants fossiles, engrais et pesticides : pollution des sols et de l’eau, perte de biodiversité, coûts accrus. Ces externalités sont de plus en plus encadrées par la réglementation, ce qui crée des risques financiers et réputationnels.
  • Perturbations climatiques extrêmes : inondations, tempêtes, gel tardif, excès de pluie ou de chaleur endommagent les récoltes et infrastructures agricoles et interrompent les chaînes logistiques agroalimentaires.
  • Transition agroécologique tardive : un retard dans le déploiement de pratiques agroécologiques ne permettra pas de garantir la résilience face aux perturbations environnementales présentes et futures, ce qui fragilise la compétitivité des exploitations.

Le rapport constate que pour la France, « le statu quo ferait perdre 11,4 points de PIB d’ici 2050 », tandis qu’une transition ordonnée limiterait ce recul. De plus, les modèles montrent qu’un euro investi aujourd’hui en prévention peut éviter jusqu’à trois euros de dommages demain. En clair : agir coûte moins cher que subir.

Pistes d’action pour les entreprises agricoles et agroalimentaires

Voici quelques exemples d’actions clés à mener pour prendre en main ces enjeux :

  • Réaliser un diagnostic RSE en commençant par une analyse de double matérialité, permettant d’identifier non seulement les impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) de l’entreprise, mais aussi les risques et opportunités pour l’entreprise, associés à ces enjeux.
  • Cartographier les risques spécifiques (zones sensibles à la sécheresse, inondation, gel, variabilité climatique, …) pour chaque zone de production, ainsi que les opportunités de transition.
  • Réduire son exposition à ses principaux risques (diversifier les produits, fournisseurs et les sources d’approvisionnement, renforcer les chaînes locales pour limiter les risques d’interruption, écarter certains ingrédients des formules ou recettes, rentrer dans des démarches de labellisation, …)
  • Anticiper les évolutions réglementaires (pesticides, émissions, usages de l’eau, …) pour éviter les coûts de mise en conformité tardive.
  • Repenser mon modèle d’affaires de manière plus générale pour gérer ses risques et saisir ses opportunités en lien avec la transition écologique.

Anticiper les risques, investir dans l’innovation durable et renforcer la résilience ne sont pas seulement des nécessités écologiques : ce sont des choix stratégiques. Les acteurs qui sauront s’engager rapidement seront les plus résistants aux crises et les plus compétitifs dans l’économie de demain. Contactez-nous dès à présent !