Il existe de nombreux avantages à se faire labelliser RSE : valorisation de sa démarche RSE auprès de ses parties prenantes, crédibilisation de la démarche RSE de l’organisme, accompagnement par une structure externe… Face à une multitude de labels RSE souvent en compétition, les entreprises ont des attentes fortes et appellent à clarifier l’offre existante.

A l’heure où les crises environnementales, sociales, sanitaires, interrogent et bouleversent les modèles économiques et sociaux, la RSE semble être un enjeu essentiel pour les entreprises. Pour répondre aux défis de la planète et légitimer leur engagement – et surtout leur impact positif sur la société, certains acteurs privés choisissent de faire labelliser leurs démarches RSE.

Les labels RSE permettent ainsi d’évaluer le niveau de maturité des entreprises engagées dans la RSE. Cependant, la prolifération de ces labels, avec différents niveaux d’engagement et de garantie, peut créer la confusion au sein des entreprises. La question de la crédibilité entre également en jeu car les exigences sont variables d’un secteur à un autre, et d’un organisme d’évaluation à un autre. C’est là toutes les limites de ces dispositifs qui ont pourtant l’ambition de valoriser la performance RSE des entreprises.

Et si pour devenir plus robustes, les labels devaient s’aligner sur des référentiels reconnus comme l’ISO 26000 ? Ou proposer une offre sectorielle pour une meilleure lisibilité ? Ou alors une reconnaissance de l’Etat basée sur la réglementation européenne ?

Une revue et une évaluation des labels RSE propose une charte publique de bonnes pratiques

Sorti en février dernier, le rapport « Labels RSE : Accompagner les entreprises et donner confiance à leurs parties prenantes » dresse un panorama des labels de responsabilité sociale des entreprises – ou toute forme de normalisation équivalente – actuellement utilisés par les entreprises françaises, pour valoriser leurs produits, comportements ou stratégies, à l’exclusion des labels d’épargne. Confiée à Jean-Paul Chapron, président ASI et délégué régional Syntec, la députée Coralie Dubost et Fella Imalhayene, déléguée générale du Global Compact France, et en étroite collaboration avec la Plateforme RSE, cette mission propose également une charte de bonnes pratiques et étudie l’opportunité de créer un système de contrôle des labels existants, le plus souvent développés par des acteurs privés.

De son constat, le rapport pointe du doigt le caractère illisible des labels. Une cinquantaine de labels généralistes, thématiques et sectoriels ont été recensés et aucun d’entre eux ne connaissent de notoriété évidente. Non seulement ils n’adoptent pas tous le même mode de fonctionnement ce qui crée un doute sur les qualités et finalités respectifs des différents dispositifs, mais en plus le manque d’accompagnement des entreprises dans leur démarche RSE ne leur permet pas de déployer une stratégie de progression avec des objectifs adaptés à la performance initiale au potentiel d’amélioration de l’entreprise.

Afin d’accroitre l’efficacité des labels et leur audience, les auteurs du rapport ont insisté sur le besoin d’un acteur public pour animer et encourager l’effort des entreprises et de l’ensemble de la société civile en matière de RSE. Parmi les actions proposées, la Plateforme RSE se verrait confier la mission de contrôler les labels RSE via la mise en place d’un « Comité de surveillance ».

A quelles conditions un label RSE est-il crédible ?

Face à la multiplication des labels RSE qui n’ont pas tous la même robustesse, la Plateforme RSE a lancé une expérimentation à laquelle ont participé 18 fédérations professionnelles en 2018-2019. Un groupe de travail s’est ensuite réuni de mai 2020 à janvier 2021 procédant à de multiples auditions afin de nourrir un diagnostic partagé et des propositions.

L’avis de la Plateforme RSE « Labels RSE : Propositions pour des labels RSE sectoriels destinés aux TPE, PME et ETI » formule 24 recommandations adressées au gouvernement, aux entreprises, aux fédérations professionnelles et aux chercheurs. Celles-ci sont structurées autour des trois exigences des référentiels RSE :

  • la nécessité de la robustesse de la démarche pour assurer une chaine de confiance (qualité du référentiel et du processus de labellisation) ;
  • l’enjeu de la reconnaissance et de valorisation des labels RSE sectoriels ;
  • le besoin d’une crédibilisation dans la durée et d’une généralisation de la démarche de labels RSE.

Ce document met en lumière le manque de reconnaissance et de valorisation de la part des donneurs d’ordres privés et publics et, d’autre part, des attentes des parties prenantes en matière de robustesse et de crédibilité des labels.