BL évolution était présent du 24 au 26 juin aux Rencontres AGIR à Reims, qui réunit collectivités, opérateurs de transports en commun et acteurs des mobilités locales. Nous avons eu le plaisir d’y croiser celles et ceux que nous côtoyons toute l’année sur le terrain. Les échanges et interventions auront à n’en pas douter porté sur la situation économique nationale, guère favorable au maintien de la dynamique en faveur des mobilités décarbonées pour tous.
Un besoin massif d’investissement, dans un contexte d’austérité budgétaire
Ce salon, rendez-vous incontournable pour les acteurs du secteur, a lieu alors que se tient en parallèle la Conférence de financement des mobilités Ambition France Transports, qui doit résoudre une équation complexe : le besoin d’investissement dans les infrastructures et services décarbonés n’a jamais été aussi fort, tandis que l’austérité budgétaire rend les marges de manœuvre financières toujours plus restreintes.
BL évolution sera particulièrement attentif aux annonces concernant le modèle économique des autorités organisatrices de la mobilité rurale : à notre échelle, de concertations en comité de pilotage, nous constatons au quotidien à quel point le désir des citoyens de se déplacer autrement y est vif, et à quel point la dépendance au système voiture y est forte. Cette dissonance délétère participe fortement au sentiment de relégation et de perte de confiance dans l’action publique.
Construire la mobilité de demain
Les travaux du Forum Vies Mobiles autour d’un Système Alternatif à la Voiture, auxquels nous avons participé, ont pourtant montré ces dernières semaines que la sortie du tout-voiture est non seulement souhaitable mais aussi possible, y compris dans les territoires ruraux. Il est certain que cela demande des investissements massifs, mais il est tout aussi évident que ces investissements – publics ou privés – auront un effet tangible sur le pouvoir d’achat, la santé et le bien-être de tous.
Les efforts fournis depuis l’adoption de la loi LOM en matière de gouvernance, finance, concertation locale… portent aujourd’hui leurs fruits : chaque territoire ou presque mène des actions volontaristes pour développer les altermobilités, grâce à un panel de solutions toujours plus foisonnant. Les collectivités doivent aussi composer avec des attentes citoyennes grandissantes et une dépendance encore massive à la voiture individuelle, particulièrement en milieu rural. Cette dynamique demeure fragile, et il est urgent de la renforcer par des financements pérennes pour envoyer un signal fort et consolider la confiance de l’ensemble des acteurs.
Quel modèle économique pour les transports en commun ?
L’un des enjeux majeurs du moment reste la définition d’un nouveau modèle économique pour le financement des transports publics, notamment dans les zones peu denses. Entre fiscalité locale, participation des usagers, contributions des entreprises (via le versement mobilité) et mobilisations de financements privés, plusieurs pistes sont sur la table. Mais aucune ne pourra faire l’économie d’une volonté politique claire et d’une solidarité interterritoriale.
Alors que les acteurs du secteur se retrouvent à Reims, une question est au centre des préoccupations d’une majorité d’entre eux : comment maintenir la dynamique vers des mobilités durables sans moyens accrus ? La réponse à cette question pourrait bien déterminer le visage des transports en France pour les décennies à venir.