Ces dernières années, un nombre croissant d’acteurs financiers ont amorcé une prise de conscience significative sur les liens entre la nature et leurs activités. Banques et établissements de crédits, sociétés de gestion d’actifs, assurances et mutuelles, fonds de pension et caisses de retraites, ou encore institutions financières publiques… reconnaissent de plus en plus l’impact de leurs activités sur la nature, ainsi que les conséquences de l’érosion de la biodiversité sur la stabilité financière et leurs opportunités d’investissement. En conséquent, de nombreux acteurs financiers ont entrepris des travaux d’identification et d’évaluation des pressions exercées par leurs activités sur la nature, et font de même en ce qui concerne les dépendances de leurs activités vis-à-vis des services écosystémiques.

Le déploiement de ces travaux s’est généralement opéré en deux étapes majeures. Dans un premier temps, il a fallu s’approprier des notions souvent complexes : biodiversité, écosystèmes, services écosystémiques, facteurs de pression sur la biodiversité, … Autant de concepts qui nécessitent une compréhension approfondie pour en saisir pleinement les enjeux. Dans un second temps, une fois ces bases établies, les acteurs financiers ont pu engager une démarche plus structurée en réalisant des diagnostics nature “DIRO” (Diagnostic-Impacts-Risques-Opportunités). Ces diagnostic visent à identifier ses impacts et ses dépendances à la nature, ainsi que ses risques et opportunités associés. Ces travaux, parfois longs et exigeants, ont permis à de nombreux acteurs de construire une vision plus claire, plus mature et plus pertinente des enjeux nature au sein des activités et secteurs qu’ils soutiennent.

 

Vous débutez dans la prise en compte de la biodiversité ?

Si vous êtes un acteur financier et que ces thématiques vous semblent encore abstraites ou complexes, si vous n’avez pas encore entamé de diagnostic biodiversité, n’hésitez pas à nous contacter. Nos équipes seront ravies d’échanger avec vous pour vous accompagner dans cette démarche essentielle. BL évolution, cabinet de conseil en transition écologique a développé des approches pas à pas pour démarrer sa démarche biodiversité.

Nous avons aussi rédigé de nombreux articles pour vous guider, disponible en fin de cet article.

Vous souhaitez opérationnaliser la prise en compte des enjeux, une fois le diagnostic biodiversité réalisé ?

Pour celles et ceux ayant déjà réalisé leur diagnostic biodiversité, une nouvelle question émerge désormais : comment transformer les résultats obtenus en actions concrètes et impactantes en faveur de la biodiversité ?

En effet, si le diagnostic nature (DIRO) est fondamental pour comprendre ses enjeux, il ne saurait être une finalité en soi. Les véritables avancées, celles qui font la différence sur le terrain et qui limitent réellement l’érosion de la biodiversité, sont les actions tangibles qui découlent d’engagements concrets. Comme nous aimons le rappeler : un diagnostic rigoureux permet de concevoir un plan d’action mature et pertinent, mais ce n’est qu’à travers sa mise en œuvre que de véritables progrès se matérialisent. L’action bâtit l’avenir, et seule l’opérationnalisation des diagnostics effectués en plan d’action ambitieux permettra d’inverser la courbe de l’érosion de la biodiversité.

BL évolution, accompagne les acteurs financiers dans la déclinaison opérationnelle des priorités issus de leur diagnostic biodiversité. Il existe une multitude de leviers pour passer à l’action. En voici une liste non exhaustive, accompagnées de recommandations et de bonnes pratiques identifiées par nos expertes et experts :

Passer du diagnostic à la formalisation d’une stratégie nature et biodiversité

Bonnes pratiques :

  • Définir des orientations stratégiques pour la biodiversité claires et ambitieuses
  • Fixer des étapes précises et explicites de votre feuille de route nature
  • Déterminer les outils et méthodologies qui seront employés lors de la mise en oeuvre
  • Spécifier des objectifs chiffrés et évaluer les besoins de financement pour mener à bien les actions
  • Intégrer les activités “coeur de métiers” (pas seulement les fonctions support) en incorporant une vision chaîne de valeur
  • Profiter de la définition de cette stratégie pour mener une réflexion sur son business model et sa viabilité
  • Créer des synergies et des liens entre la stratégie Nature et les enjeux Climat
  • Intégrer au maximum les organes de gouvernance dans la définition de cette stratégie et de ses objectifs

Traduire la stratégie nature et biodiversité en des actions tangibles et impactantes

  • Exclusions liées à la biodiversité :

– Différentes méthodes d’exclusion sont observées : “Relatives”, “absolues”, “moins bien disant”

– Bonnes pratiques et recommandations : Expliciter en détail sa méthodologie d’exclusion et son périmètre, se baser sur des sources scientifiques et des conventions internationales, communiquer sur le nombre d’acteurs exclus suite à l’application de la politique

– Exemple : pour le secteur de la pêche, exclure les entreprises ayant des pratiques telle que le chalutage de fond

  • Prendre en compte la biodiversité dans les décisions d’investissement et financement

– Bonnes pratiques et recommandations : due diligence ESG, notation RSE clairement définies, grille d’analyse sur-mesure, idéalement prendre en compte les bénéfices réels des entreprises voire des projets financés, évaluer l’intérêt des activités au regard des traités internationaux (CDB, Accord de Paris)

  • Dialogue actionnarial et engagement :

– Bonnes pratiques et recommandations : Accompagner les entreprises financées dans la mise en oeuvre de démarche nature (analyse de matérialité, évaluation ESG, plan d’action, suivi et reporting, …), utiliser sa position d’investisseur pour pousser des résolutions ambitieuses

  • Produits dédiés à la conservation de la nature

– Ils peuvent prendre différentes formes par exemple : fonds d’investissements biodiversité, obligations biodiversité, crédits biodiversité…

– Bonnes pratiques et recommandations : S’appuyer sur des méthodologies très transparentes et robustes, identifier puis objectiver les impacts positifs sur la biodiversité, communiquer clairement régulièrement sur l’avancement des actions

  • Mettre en place une gestion des risques physiques et de transition liés à la nature

– L’analyse de ces risques est actuellement peu mature chez les acteurs financiers (voir notre étude 2024 sur l’engagement des acteurs financiers pour la biodiversité)

– Bonnes pratiques et recommandations : identifier ses risques liés à la nature et analyser les chaînes de transmission de ces risques en risques économiques et financiers, développer des approches et des méthodologies d’évaluation et de quantification financière des risques

  • Gouvernance et fonctionnement interne

– Bonnes pratiques et recommandations : Intégrer les enjeux nature dans la rémunération en fixant des objectifs dans la rémunération variable, définir des moyens financiers et humains dédiés aux sujets Nature

Repenser son rôle en tant qu’acteur financier et sa proposition de produits et services

  •  Se poser la question de sa proposition de valeur dans la transition : Quel soutien est-ce que je peux apporter à l’économie ? Quels sont les besoins des acteurs du marché pour avancer dans leur transition ? Quels freins sont remontés par mes parties prenantes pour mettre en place leur stratégie de développement durable ?
  •  Identifier de nouvelles opportunités business ou d’efficience de fonctionnement
  •  Construire et tester de nouvelles offres et produits sur cible définie : Par exemple un secteur d’activité particulièrement stratégique, une zone géographique à fort enjeu stratégique pour l’acteur, etc.

S’entourer pour transformer son écosystème :

  • Générer des partenariats avec des acteurs privés, publics ou non-gouvernementaux partageant vos enjeux et intérêts
  • Mettre à disposition de vos clients des services d’accompagnements sur leurs enjeux clés : Ces dispositifs peuvent être co-financés par vous-même ou via des dispositifs existants tels que les Diag biodiversité Bpifrance ou encore Act Pas-à-Pas de l’Ademe
  • Décliner les référentiels les plus en pointe aujourd’hui : SBTn, TNFD, Entreprises Engagées pour la Nature…

 

Toutes ces actions ne concernent pas l’ensemble des acteurs financiers mentionnés en introduction, et cette liste n’a pas vocation à être exhaustive. Elle permet toutefois d’identifier des actions prioritaires à mettre en œuvre à l’issue d’un travail de diagnostic. Leur mise en application nécessitera une montée en compétences, tant sur des outils parfois techniques que sur la compréhension des enjeux étroitement liés au terrain. Cette dynamique, bien que exigeante, se révèle particulièrement stimulante pour les équipes engagées.

Prendre en compte la biodiversité est aujourd’hui un impératif pour les acteurs financiers. Après la compréhension de ses liens avec la nature, la mise en place d’actions concrètes et ambitieuse est le nouveau défi que doivent relever les acteurs financiers. Non seulement pour préserver la nature, mais aussi pour assurer la pérennité et la résilience de leur activité.

BL évolution, vous accompagne à chaque étape pour définir et mettre en œuvre une stratégie biodiversité ambitieuse, adaptée à vos enjeux. Ensemble, construisons un avenir financier responsable, durable et en harmonie avec la nature. Contactez-nous !

 

Nos articles pour vous guider dans l’appropriation des sujets biodiversité :

Nos articles pour guider l’opérationnalisation des actions :