Après notre article sur l’implication de la direction , nous avons souhaité montrer en quoi une stratégie RSE sans leadership clair est vouée à l’échec. Ce désengagement peut prendre plusieurs formes : désintérêt, délégation sans coordination, absence de pilotage ou d’indicateurs, communication creuse.

Perte de crédibilisur les engagements RSE 

Lorsque les actes ne suivent pas les discours, la désillusion des collaborateurs est immédiate. Par exemple, une entreprise qui revendique la neutralité carbone sans repenser ses chaînes d’approvisionnement ou ses produits perd sa crédibilité : le capital de confiance interne s’effrite, entraînant à terme une méfiance des parties prenantes externes.

Sans stratégie globale impulsée par la direction, la RSE reste souvent cantonnée à des initiatives locales ou à quelques services (communication, RH, …), déjà fortement sollicités. Résultat : des projets dispersés, peu coordonnés, générant une surcharge de travail et un impact limité.

En l’absence d’une vision à long terme, les actions demeurent fragmentées et instables, dépendantes des changements de gouvernance ou de conjoncture. Ce manque d’intégration entretient un modèle économique conventionnel, faisant perdre à l’entreprise des opportunités de transformation. Traiter séparément les enjeux économiques et RSE empêche de bâtir un modèle réellement cohérent, durable et résilient.

Inadéquation avec le cadre réglementaire csrd, taxonomie

Les nouvelles obligations européennes (CSRD, taxonomie, devoir de vigilance) exigent une gouvernance responsable, avec une direction pleinement impliquée dans la production, le contrôle et la publication des données RSE.

Un manque d’engagement expose ainsi l’entreprise à des risques juridiques et réputationnels importants.

Risque concurrentiel par rapport aux entreprises qui privilégient l’intégration de la RSE à la stratégie d’entreprise 

Les entreprises qui ne prennent pas la RSE au sérieux prennent aussi un retard stratégique :

  • Pour le recrutement, moins attractives pour les talents, surtout les plus jeunes
  • Moins intéressantes pour les investisseurs responsables
  • Moins innovantes face aux enjeux de transition
  • Faible résilience face aux événements climatiques qui vont être plus intenses et récurrents ces prochaines années pouvant générer des coûts importants

Exemple : SHEIN vs. Patagonia ou H&M

SHEIN (fast fashion, Chine) a été fortement critiquée pour son manque de transparence sur les conditions de travail, son impact environnemental très élevé (surproduction, déchets textiles) et son absence de stratégie RSE solide ou certifiée. L’entreprise est souvent ciblée par les ONG et les médias.

À l’inverse, des concurrents plus engagés existent sur le marché et se démarquent sur le plan RSE :

  • Patagonia : entreprise pionnière en RSE (produits durables, transparence, fondation éthique).
  • Petit Bateau : production raisonnée et durable, recours au coton biologique et aux matières certifiées, réduction des emballages plastiques, traçabilité des produits et fournisseurs.

Les conséquences pour SHEIN sont multiples :

  • Image fortement dégradée
  • Risques réglementaires accrus (enquêtes sur l’esclavage moderne, législation anti-greenwashing), ce qui a impulsé la loi Fast Fashion (pénalités pour les entreprises polluantes, publicité interdite, obligations pour les plateformes, influenceurs sanctionnés…)
  • Manque d’attractivité pour les fonds d’investissement socialement responsables

Faire de la direction un levier d’engagement global dans l’intégration de la RSE à la stratégie d’entreprise 

Pour donner à la RSE toute sa portée, la direction ne doit pas seulement la soutenir : elle doit en devenir un acteur actif et structurant.

Intégration dans la gouvernance

Cela commence par une intégration de la RSE dans les instances décisionnelles :

  • Comités stratégiques incluant les enjeux ESG ;
  • Objectifs RSE dans les plans d’action et les revues de performance ;
  • Rémunération variable partiellement indexée sur des indicateurs extra-financiers.

La RSE doit irriguer toutes les décisions : investissements, budget, stratégie produit, politique RH, innovation.

Formation des dirigeants

Pour exercer un leadership éclairé, les dirigeants doivent comprendre les transitions en cours :

  • Transition écologique (climat, ressources, biodiversité) ;
  • Transition sociale (égalité, inclusion, droits humains) ;
  • Transition réglementaire et financière (ESG, taxonomie, reporting extra-financier).

Des parcours de formation ou d’acculturation à ces sujets sont aujourd’hui proposés par les acteurs du conseil en transition écologique comme BL évolution ou des réseaux d’entreprises.

Exemplarité, transparence et dialogue

La direction doit incarner les engagements, dans ses décisions comme dans son comportement. L’exemplarité renforce la légitimité des actions.

La transparence, notamment à travers les rapports RSE et le reporting CSRD, doit être claire et tournée vers l’amélioration continue. L’écoute des parties prenantes devient ici un outil stratégique, en lien avec la gestion des risques et des opportunités.

Création de valeur durable

Une direction engagée transforme la RSE en levier de performance globale :

  • Amélioration de la résilience face aux crises climatiques, sociales ou géopolitiques ;
  • Fidélisation des talents, grâce à une culture d’entreprise alignée sur les valeurs ;
  • Intégration de la RSE dans le modèle économique en adaptant les processus, les chaînes d’approvisionnement et les produits pour réduire l’impact environnemental et social ;
  • Redéfinition ou création de nouveaux modèles d’affaires afin de rendre l’activité de l’entreprise compatible avec les enjeux de demain, conciliant croissance et durabilité ;
  • Attractivité renforcée pour les investisseurs, en lien avec les standards ESG.

L’implication de la direction, principale clé de réussite dans l’intégration de la RSE à la stratégie d’entreprise

La RSE ne peut plus être traitée comme un sujet périphérique. Elle constitue désormais une responsabilité stratégique et un enjeu de transformation profonde.

L’implication de la direction est le socle de sa réussite. Sans elle, les engagements manquent de vision, de cohérence et de portée. Avec elle, l’entreprise peut réellement repenser son modèle, renforcer sa résilience et créer de la valeur durable.

Dirigeants, engagez-vous pleinement, sincèrement, durablement dans la RSE ! Vous avez un rôle déterminant à jouer pour inscrire votre organisation dans un futur à la fois responsable, attractif et résilient.

Vous souhaitez intégrer les enjeux RSE dans votre stratégie d’entreprise ? Vous cherchez à en faire un élément central de votre modèle d’affaire ? Contactez nos équipes pour un accompagnement adapté à vos besoins : https://www.bl-evolution.com/contact/