Face à l’urgence climatique, à l’érosion de la biodiversité, aux inégalités sociales croissantes et à l’intensification des attentes des parties prenantes, les questions de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) sont devenues incontournables. Les réglementations telles que la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et la taxonomie européenne traduisent une évolution nette du cadre juridique européen vers une économie durable.
Bien au-delà des obligations réglementaires, c’est l’ensemble de la société, citoyens, salariés, investisseurs qui attend une transformation en profondeur des entreprises. Cette transformation ne peut pas se faire uniquement à travers des projets isolés ou des déclarations de principe. Elle exige un changement structurel, porté et incarné au plus haut niveau de l’organisation.
Une stratégie RSE qui n’est pas soutenue, incarnée et pilotée par la direction est, dans la majorité des cas, condamnée à rester symbolique. C’est pourquoi les dirigeantes et dirigeants jouent un rôle déterminant, non seulement pour garantir la crédibilité des engagements, mais aussi pour faire de la RSE un levier stratégique de transformation globale.
La direction, pilier fondateur d’une stratégie RSE crédible
L’implication de la direction générale est la condition première de la réussite d’une démarche RSE. Sans leadership clair ni orientations stratégiques, les actions menées restent fragmentées et sans impact durable.
Une impulsion stratégique indispensable
Le conseil d’administration avec l’appui de la direction générale définissent la vision à long terme, fixent les priorités stratégiques et arbitrent l’allocation des ressources. Cette impulsion est essentielle pour que les initiatives RSE s’intègrent aux décisions clés de l’entreprise. Il ne suffit pas d’avoir une équipe RSE compétente : l’appui de la gouvernance lui donnes des marges de manœuvre qui légitime et ancre le travail mené.
La RSE doit être perçue comme un outil de pilotage stratégique, et non comme une fonction support ou un “bonus” de communication. Elle doit s’inscrire dans la mission, la vision et les valeurs de l’entreprise. En France, la loi Pacte a introduit la notion de raison d’être, qui peut constituer un socle structurant si elle est réellement portée par l’actionnariat et la direction de l’entreprsie.
Leadership, exemplarité et adhésion
L’engagement des dirigeants et dirigeantes permet d’insuffler une culture d’entreprise responsable. Lorsqu’ils incarnent eux-mêmes les engagements RSE dans leurs décisions quotidiennes, ils renforcent la légitimité du discours et créent un effet mobilisateur auprès des collaboratrices et collaborateurs.
Cette exemplarité se traduit aussi dans les modes de gouvernance tels que la participation de la direction aux comités RSE stratégiques, ou encore la mise en place de groupes de travail transverses et d’ambassadeurs internes pour faire vivre les engagements sur le terrain.
Co-construction et communication interne
Une démarche RSE solide ne peut être imposée d’en haut : elle doit être co-construite avec les équipes. Le rôle de la direction est alors de fédérer autour d’un projet commun et de donner du sens aux transformations.
La communication interne joue ici un rôle essentiel. Elle permet d’expliciter les choix, de valoriser les initiatives, de faire émerger les bonnes pratiques.
Exemples d’entreprises avec des directions engagées dans la RSE
Plusieurs leaders d’entreprise ont montré que l’engagement de la direction pouvait transformer en profondeur le modèle économique :
- Chez Danone, en inscrivant la société dans le statut d’« entreprise à mission » et en redéfinissant les indicateurs de performance intégrés. Plus particulièrement, la direction générale a mis en place une stratégie « One Planet. One Health« , intégrant des objectifs sociaux et environnementaux dans la stratégie d’entreprise.
- Chez Renault, qui porte une feuille de route RSE ambitieuse intégrée à la stratégie opérationnelle du Groupe « Renaulution », avec une gouvernance dédiée.
- Chez l’Oréal, le comité de direction pilote le programme « L’Oréal for the Future« , avec des engagements RSE forts à l’horizon 2030, à travers son implication directe dans la réduction de l’empreinte carbone, l’inclusion sociale et la durabilité des produits.
- Chez Sodebo, le comité de direction a fait de la RSE un levier stratégique, fondé sur une approche globale : environnement, bien-être au travail, ancrage territorial et innovation responsable. Sodebo a engagé une transformation durable de son modèle économique, privilégiant la valeur et l’impact positif plutôt que le volume. Cela se traduit notamment par le développement de gammes plus saines et éco-conçues, en phase avec les attentes sociétales.
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Faire de la RSE un levier stratégique, c’est avant tout une décision de direction. Cet engagement est le levier majeur d’une transformation durable.