L’analyse de « matérialité biodiversité » est une étape incontournable pour les entreprises, afin de pouvoir se saisir correctement d’un enjeu complexe. Elle permet aux entreprises de s’emparer de manière pertinente, structurée et cohérente de leurs enjeux biodiversité propres, et d’en rendre compte à leurs parties prenantes. Comment faire ? BL évolution vous partage quelques éléments méthodologiques clés pour réaliser son analyse de matérialité biodiversité.

Pourquoi faire sa matérialité biodiversité ?

L’analyse de matérialité biodiversité donne une vision précise et priorisée de ses enjeux biodiversité. En effet, la biodiversité est une notion complexe qui recouvre de nombreuses dimensions (diversité des écosystèmes, des espèces, génétiques). Les pressions qui causent son érosion sont également multiples (artificialisation des sols, fragmentation des milieux naturels, changement climatique, pollutions chimique et lumineuse, espèces exotiques envahissantes, etc.) et le périmètre à prendre en compte peut être très vaste : de ses propres sites jusqu’à l’ensemble de sa chaîne de valeur (amont et aval) ! Lire notre publication Comprendre la mesure d’impact des entreprises sur la biodiversité

Il est nécessaire d’avoir une approche crédible et argumentée pour s’y retrouver et concentrer d’abord ses efforts sur les sujets majeurs pour son entreprise ou son institution financière. L’analyse de matérialité biodiversité, effectuée lors d’un diagnostic biodiversité initial ou lors de la mise à jour de sa stratégie biodiversité, vient aider à faire le tri entre l’essentiel et le secondaire. Elle vient justifier auprès de ses parties prenantes les priorités d’action et les choix  effectués.

Les éléments clés

Pouvant être menée de manière qualitative ou quantitative, ou bien de manière hybride, l’analyse de matérialité biodiversité s’appuie sur une approche de double matérialité.

Elle classe les enjeux :

  • suivant les impacts de l’entreprise sur la nature,
  • suivant l’impact de l’érosion de la biodiversité sur le business model de l’entreprise.

Pour cela, l’analyse de matérialité peut s’appuyer sur les outils suivants :

  • l’analyse qualitative des impacts et des dépendances liées à la biodiversité (exemple : outil ENCORE)
  • l’empreinte biodiversité quantitative (agrégée ou non),
  • les attentes des parties prenantes, etc…

Elle aboutit à une évaluation des risques biodiversité et du niveau de maturité de l’entreprise sur les différents enjeux identifiés. Pour une revue plus détaillée de ces outils, découvrez notre publication : Construire sa stratégie biodiversité après la COP 15 Biodiversité.

Vers une étape incontournable

L’analyse de matérialité biodiversité est aujourd’hui l’élément de référence dans les réglementations et standards de développement durable et nature. Les enjeux sociaux et économiques liés à l’érosion de la biodiversité tendent à renforcer sa prise en compte par les entreprises et les exigences des parties prenantes à leur égard.

Les cadres nationaux et internationaux sur la biodiversité se consolident en intégrant cette étape (voir : Science-Based Targets for Nature (SBTn) : Retours d’un an d’expérimentation avec des entreprises et TNFD : retours de premiers pilotes d’entreprises et institutions financières) qui va donc devenir incontournable pour une prise en compte pertinente des enjeux biodiversité dans les années à venir.