BL évolution a récemment accompagné la Communauté de Communes de Liffré Cormier Communauté à l’élaboration de son Schéma directeur cyclable*. Un budget de 3,5 millions d’euros a été voté par les élus auquel pourraient s’ajouter des co-financements nationaux et départementaux ce qui viendrait doubler ce budget le portant à une enveloppe quasi équivalente à 30 euros / an / habitant et permettre au territoire de mettre en œuvre une politique cyclable ambitieuse.

Nous avons donné la parole à M. Stéphane Piquet, Président de la CC Liffré Cormier Communauté qui a accepté de nous livrer les motivations de son engagement sans précédent en faveur du vélo. Rozen Simon, chargée de mission mobilités en charge du pilotage du Schéma s’est également prêtée à l’exercice et revient sur les points marquants de la mission conduite avec l’équipe de BL évolution.

 

L’équipe de BL évolution en atelier mobilité avec les habitant-es

 

Les Liffréens sont les habitants de Liffré, à l’est de Rennes. Et par extension, les habitants d’une Communauté de Communes de 26000 habitants et 9 communes, dont les élus viennent de voter un budget de 3,5 millions d’euros pour mettre en musique le Schéma directeur cyclable du territoire, bâti avec le concours de l’équipe d’urbanistes cyclables de BL évolution.

Dans les années à venir, les opportunités de financements nationaux et départementaux pourraient doubler ce budget, pour atteindre la barre quasi fatidique des 30 euros par an et par habitant. Un niveau d’investissement nécessaire pour être à la hauteur du potentiel de développement du vélo utilitaire dans notre pays (objectif de part modale de 12% en 2024) et des enjeux climatiques de décarbonation de nos mobilités, équivalent au budget alloué aux infrastructures cyclistes par les collectivités locales hollandaises chaque année (part modale du vélo de 30% même en campagne).

 

Stéphane Piquet, Président de la CC Liffré Cormier Communauté

Monsieur le Président, pourquoi un engagement aussi fort ? Le chemin vous paraît-il encore long avant que votre territoire soit cyclable pour toutes et tous ?

Nous sommes sur un territoire périurbain, à la fois rural et urbain, proche de la métropole, et donc des enjeux de déplacement importants, avec des flux de déplacement importants vers Rennes (jusqu’à 80% des flux dans certaines communes). Il y a un changement dans notre société, et dans la mentalité de nos élus. Nos responsables politiques sont conscients de l’urgence qu’il y a à devoir développer d’autres solutions de mobilités alternatives à la voiture, pour des trajets plus ou moins longs et pour quelques km. Et cela est apparu très clairement dans le projet de territoire qui a été travaillé avec les habitants. J’avais quelques inquiétudes liées au souci de concilier les désirs et volontés de chacun, mais la méthode proposée par BL évolution a permis d’aller au-delà. Nous avons fait le choix au préalable d’allouer des moyens à notre politique cyclable. Nous avons prévu un budget de 3,5 M€ qui avec les aides pourrait atteindre 7 M€. Le Schéma a été voté récemment, il s’agit à présent de  le mettre en œuvre. Il y a une forte attente des habitants. Le conseil communautaire est très satisfait du travail qui a été mené avec les élus, et plus largement avec les habitants du territoire, pour finalement déboucher grâce à votre équipe sur une stratégie de développement consensuelle. Nous aurons également à travailler en partenariat avec le Département d’Ille-et-Vilaine maître d’ouvrage sur un large linéaire identifié dans notre Schéma. Si on arrive par ces voies cyclables sécurisées à transférer des mobilités de quelques km vers les établissements scolaires, vers les Aires d’échanges multimodales et vers le métro, si on arrive à faire ce transfert, ce sera la réussite à l’arrivée. Et entre-temps, il faut aller pas après pas dans l’opérationnel et il y aura encore des marches à franchir. Vous nous avez aidé à monter la première, qui était très importante, à nous de lancer la suite des opérations.

Rozenn Simon, chargée de mission mobilités à LCC, a piloté la démarche du Schéma directeur cyclable, qui vient d’être adopté par le Conseil Communautaire.

Quels furent les points marquants de la mission conduite avec l’équipe de BL évolution ? 

Je retiendrai trois choses : les cartes isochrones, qui permettent de visualiser ce que l’on entend partout que plus d’un déplacement sur deux fait moins de 3 km. Sur ces cartes, c’est évident et c’est un argument fort, surtout pour les trajets connexes aux déplacements domicile-travail.  Reste à valoriser ces cartes en termes de communication à toute la population. Ensuite, la forte approche terrain de l’équipe nous a convaincu que ce n’était pas un cabinet d’études parisien, qu’ils avaient le vélo dans leurs convictions, leur pratique de tous les jours en plus de leur expertise. Enfin, le Club vélo fût également un temps fort, avec la carte de Gulliver : quand on discute avec des groupes d’usagers, on ressent beaucoup plus précisément les attentes et les ressentis que par les réponses à une enquête, et c’est très stimulant.

Quels sont les objectifs opérationnels maintenant ? La politique cyclable s’inscrit dans une prise de conscience plus large des élus depuis 2017 qu’il faut faire évoluer nos modes de mobilités. Le vélo peut y contribuer fortement, et l’étude a montré tout le potentiel réalisable. Il faut maintenant passer en phase d’études opérationnelles, avec notre service aménagement. Il va falloir traiter des sujets de foncier, de coordination technique avec le Département qui porte lui aussi des ambitions fortes, de choix de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre. Je suis très confiante !